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IMPLANT FILES : Comment les Chirurgiens sélectionnent-ils les implants qu’ils posent à leurs patient


L'affaire des « Implant files », initialement centrée sur les failles du contrôle des dispositifs médicaux a, ces derniers jours, cédé la place à des articles, me semblant assez agressifs, pointant les pratiques prétendues des chirurgiens…


Voyez vous-même : lien Nouvel Obs ou encore lien France Info.


Je préfère le dire tout de suite, je ne me suis, au départ, senti assez peu concerné par ces articles plus qu’à charge…

Certes, j’ai été assez peiné par la malhonnêteté intellectuelle de certains arguments (lire cet article très intéressant, qui détaille par quelle « magie » on arrive à imputer 83 décès à des lecteurs de glycémie, et à en faire un article dans Le Monde : lien). Etant abonné au Monde depuis de nombreuses années, cela fait réfléchir sur la pertinence de certaines enquêtes…


Mais, malgré tout, quand on est un praticien aussi impliqué dans son travail, qui s’implique corps et âme, et avec la plus profonde honnêteté, aux soins apportés à ses patients, certains titres nous paraissent tout de même peu soutenables…

Mais le plus insoutenable et, pour moi, d’imaginer la réaction de patients qui ont été opérés, porteurs d’implants orthopédiques, quand ils entendent certains reportages, de 3 minutes, à la radio… J’imagine le flou dans lequel ils doivent se trouver. Sont-ils porteurs d’une « bombe à retardement », c’est-à-dire un implant qui risque de se détériorer à tout moment ?

Ayant eu de nombreux patients au téléphone à ce sujet ces derniers temps, il m’apparaît, ici, nécessaire de rappeler certaines choses.



Comment le chirurgien sélectionne-t-il le type de prothèse articulaire qu’il va utiliser chez ses patients ?


Il est vrai qu’il existe une multitude d’implants, très différents, demeurant (encore !) à notre disposition. Et heureusement ! Cela nous permet de nous adapter à chaque situation clinique. Dans certaines situations, les dégâts osseux sont très importants, et nécessitent, par exemple, d’employer une armature métallique, venant se fixer plus à distance, là où l’os permet une bonne accroche. En fonction de la cartographie des lésions, nous allons sélectionner la prothèse la plus adaptée.


Mais, dans les cas standards, nous utilisons préférentiellement un type de prothèse. Cette prothèse, en céramique, est celle qui offre la longévité la plus importante, sur la base d’études scientifiques d’excellente qualité.

On dit qu’un chirurgien met 7 ans à se constituer une patientèle. Le fait que l’on travaille, avec le patient, sur la durée, fait qu’aucun chirurgien ne risquerait de compromettre sa réputation, avec un implant qui pourrait entraîner des complications en série quelques années plus tard.


Le choix de nos implants ne se fait, pour ma part (ainsi que, j’en suis certain, pour chacun de mes proches collaborateurs) en aucun cas sur les pratiques, extrêmement marginales, décrites dans ces articles. Nous ne touchons aucunes rétro-commissions sur les gains des laboratoires faits avec la vente des prothèses à la sécurité sociale !

Il faut admettre que nous avons, en tant que chirurgien, un niveau de vie très correct. Mais tous nos gains sont légaux, officiel, et déclarés ! Quant aux prétendus cadeaux des laboratoires, ces pratiques sont, aujourd’hui, extrêmement encadrées. Le fait d’offrir ne serait-ce qu’un stylo avec le logo de la société, doit être déclaré sur un site gouvernemental, accessible à tous.


Notre choix se porte avant tout sur les prothèses fournies par les laboratoires les plus réputés.

Ce sont eux qui ont les processus de fabrication les plus rigoureux, mais qui ont aussi une puissance logistique suffisante, nous garantissant, notamment, aucun rupture de stock, y compris dans les 2- 3 tailles les plus fréquemment posées. Pour ses « gros » laboratoires, le marché français est souvent un marché relativement anecdotique. Ils ne risqueraient pas de compromettre leur réputation en étant reconnu de faits de corruption, pour un enjeu aussi faible.


Parmi ces laboratoires, et à niveau de prothèse égale, nous employons bien souvent les implants que nous avons connus dans les structures hospitalières il y a plusieurs années, pendant notre formation. Ces implants, choisis pour leur qualité intrinsèque par les Professeurs les plus réputés, nous sont donc bien connus, ce qui nous assure la meilleure maîtrise au moment de les implanter.


Concrètement, pour les prothèses de hanche par exemple, mes proches collaborateurs et moi-même travaillons avec un laboratoire, français mais sous Pavillon Britannique depuis peu, qui est employé dans les principaux centres parisiens pour les prothèses de hanche (Hôpitaux de Garches–Ambroise Paré, Clinique Jouvenet, Clinique Arago, Hôpital de la Croix Saint-Simon etc.)..


En conclusion, il convient, comme toujours, de tirer des instructions en toutes choses.

Si de telles campagnes médiatiques peuvent exister, c’est qu’elles arrivent à trouver un certain écho dans la population. Il existe très probablement une certaine méfiance collective vis-à-vis du corps médical (même si dans le « colloque singulier » d’une consultation médicale, j’ai toujours ressenti une pleine confiance de la part de mes patients, au plan individuel). Il convient donc que les chirurgiens donnent plus d’informations concernant le choix des prothèses qu’ils utilisent, et qu’ils soient prêts, si besoin, à fournir les études scientifiques qui sous-tendent ses choix.


De manière plus globale, il faudrait que l’on arrive à constituer un vrai registre national de suivi des prothèses articulaires, qui présente un caractère obligatoire à la fois pour le chirurgien, mais aussi pour le patient, à qui l’on demandera un suivi régulier (actuellement, trop souvent, les patients quand ils vont bien oublient de faire surveiller leurs prothèses par des radiographies régulières).

De tels registres, malheureusement utilisés à trop faible échelle en France ont, par exemple, permis de détecter certaines défaillances d’implants (lien Le Quotidien du Médecin)


Enfin, souhaitons que davantage de contrôles soient faits dans les comptes des laboratoires, afin de pouvoir mettre fin à ce type de pratiques, hautement répréhensibles, et absolument pas au niveau de notre art, et notamment de celui de l’Orthopédie Française, hautement reconnue à l’international pour ses multiples innovations.



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