Fils ou agrafes pour fermer les cicatrices ?
Voici un article intéressant qui est paru dernièrement. Il permet d’apporter des éléments de réflexion à l’éternel débat entre les partisans du fil ou des agrafes pour la fermeture des cicatrices.
La fermeture à l’aide des agrafes peut faire craindre davantage de problèmes de cicatrisation. Ainsi, par exemple après une prothèse du genou, il est fréquent d’éviter d’utiliser des agrafes. Cette question n’est pas anodine car, en cas de cicatrice qui se « réouvre » en postopératoire, les conséquences peuvent être dramatiques. En effet, la prothèse est située quasi immédiatement sous la peau, et en cas de perte de cette barrière cutanée, le matériel métallique est alors immédiatement contaminé par les germes de l’environnement.
Cette étude, menée par des collègues de New York (USA), a donc cherché à recenser la totalité des articles scientifiques publiés sur ces 15 dernières années, portant sur les prothèses de genou, et dans lesquels la méthode de suture était précisée. Sur les 828 prothèses, 366 étaient suturées à l’aide de fil et 462 à l’aide d’agrafes.
L’analyse des résultats n’a pas permis de mettre en évidence une quelconque différence statistique en termes de taux d’infection (profonde ou superficielle). À noter que l’emploi de fil a entraîné, semble-t-il, un délai moyen de cicatrisation plus long. À l’inverse, l’emploi d’agrafes semblait être accompagné de durée d’hospitalisation plus longue (mais y a-t-il un lien entre ces 2 observations ?).
Cet article devrait rassurer les chirurgiens qui hésitent à utiliser des agrafes après une prothèse de genou (j’en suis un…). Néanmoins, en cas de difficulté de fermeture, ou de fermeture avec une certaine tension cutanée (dans certaines situations, rares, de reprises multiples), l’emploi de fil semble toutefois plus prudent, car il permet de mieux régler l’affrontement entre les 2 berges et la tension donnée à la suture.
REFERENCE :
http://www.arthroplastyjournal.org/article/S0883-5403(17)30317-0/abstract
